jeudi 13 août 2015

Naples : décadence et.. grandeur

Mercredi 12 août
Nous quittons Rome sous le soleil et nous retrouvons très vite sur l'autoroute, au bout de la très longue Via Aurelia.
250 km à parcourir pour Naples. Le route est dégagée, nous roulons sans problème.
Arrêt au Conad de Ceprano (ça en jette, hein ?) Bon, OK c'est complètement paumé mais c'est le seul bourg qu'on aie trouvé le long de l'autostrade pour acheter nos 3 tomates et 2  paquets de jambon et fromage pour le midi.
L'étape suivante est à Capua (village au moins aussi célèbre que le précédent ..) L'idée est de trouver un coin à l'ombre pour casser la croûte, que nous dénichons au bout d'un pont en pierre. Peu d'activité dans Capua, nous faisons sensation avec nos sandwiches.
Deux espressos avalés - qui auraient pu tenir dans un dé à coudre - et nous voici repartis, non sans avoir appelé l'hôtel au préalable pour qu'il nous donne le sésame afin d'entrer avec la voiture dans le centre ville. Il s'agira donc de passer par la Via Mezzocannone.
Le GPS nous fait arriver sur "Napoli" par les quais remplis de grues et de containers. S'il n'y avait la température et quelques palmiers au loin, on se croirait au Havre.
Nous entrons en ville sur des pavés noirs, qui font un boucan d'enfer. La route est complètement défoncée. Ce sera une triste constante tout au long de notre étape (et la ville est TRES étendue !...)
Très vite, nous sommes dans l'ambiance : vieux immeubles défraîchis, voitures et scooters qui slaloment à toute vitesse, puis au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans la ville, les rues et façades se resserrent. Nous passons dans la zone interdite sous les caméras, et nous voici dans les dernières ruelles avant l'hôtel. C'est très sombre, très sale, ça crie, certains passages sont décidément très étroits on se demande comment et où tout cela va finir..
Enfin, voici la Piazza Bellini et l'hôtel du même nom.
L'intérieur de hôtel contraste étrangement avec la rue : propre, moderne, climatisé, quelques mètres seulement et on est dans un autre monde.
Nous avons l'agréable surprise d'avoir été surclassés, avec une chambre/mezzanine extrêmement confortable. C'est peut-être pour nous faire avaler la pilule de l'absence de WiFi ... (malgré l'avis contraire sur la réservation).
Sur conseil de l'hôtel, nous allons ensuite parquer la voiture dans un de ces garages "gardés" de la ville. Celui-ci est à 600 m de l'hôtel, et franchement, il faut une bonne dose de confiance (ou serait-ce plutôt du fatalisme ?) pour pénétrer dans ce lieu afin d'y laisser sa voiture : entrée glauque, très étroite, au pied d'un immeuble guère plus reluisant, et l'intérieur digne de certains sous-sols parisiens bien craignos.. Ici, on paye d'avance (en liquide bien sûr), on laisse sa clé à des gars qu'on ne connaît pas et ... on prie pour retrouver son bien dans son intégrité le lendemain.
Naples.
Que dire ?
Certainement le genre de ville à voir ... avons-nous été conquis ?
Très vite, on est saisis par la saleté ambiante. Poubelles partout (la plupart remplies à raz-bord), tags omniprésents, façades d'immeubles délabrées - desquelles pend du linge ..-, je passe sur certaines ruelles coupe-gorge et sur le reste. On marche mais bon, on se demande si on a envie de rester longtemps.
Au détour d'une place, nous tombons sur une église dont la façade pourrait sans rougir postuler au concours de la plus moche du monde (genre intérieur de boîte d'œufs, toute grise). On pousse quand même la porte et là ... nouveau choc : l'intérieur est aussi somptueux que l'extérieur est sale et peu attrayant.
Décadence d'une ville où les immondices s'entassent au pied des chapelles, grandeur de ces intérieurs religieux où les dorures, souvent très présentes, mettent en valeur et rehaussent l'image des tableaux, sculptures, tabernacles ... Nous tombons par hasard dans cette église "Gesu' Nuovo" sur ce qui paraît être la tombe de Saint François Xavier (complètement irréel quand on voit les abords extérieurs ! ...)
Ce contraste puissant, nous le retrouverons à chaque église : enfants qui jouent au foot en criant sur le parvis de S. Gennaro Cathedral (devant un pizzaiolo qui hurle je ne sais quoi, et le bruit des scooters qui pétaradent), et silence quasi absolu quelques mètres plus loin, après avoir passé le porche. C'est incroyable.
Nous continuons à déambuler, un peu rassurés par la présence d'autres touristes, mais quand même pas complètement à notre aise.
Vous voulions emprunter la Via Armeno, apparemment réputée pour ses fabriques de santons. Nous ne sommes pas déçus, le travail artisanal est très beau, et nous passons un bon moment à admirer ces petits personnages, parfois animés (collections entières de métiers traditionnels), dans des décors tous plus détaillés les uns que les autres.
Au passage, Naples c'est aussi la Comedia del Arte : des Polichinelles de toutes les tailles et dans toutes les postures s'offrent à nos porte-monnaie de touristes, ainsi que des petits piments rouges. Nous craquons pour un paquet de pâtes artisanales.. et évidemment, donc, pour quelques santons qui iront décorer la crèche l'hiver prochain.
En fin d'après-midi, les rues se remplissent d'une population bigarrée. Nos renseignements nous indiquent que c'est la tradition ici, les gens descendent tous dans la rue pour discuter, aller manger un morceau etc... Au milieu des voitures et scooters qui vous déboulent dessus en klaxonnant à tout bout de champ, c'est un Capharnaüm absolu.
Vers 19h, nous entrons dans la pizzeria que nous recherchions, suite aux conseils de Gianluca (vous vous souvenez, à Milan ?) Dix minutes plus tard, celle-ci est bondée et la queue se forme dehors pour entrer. Les pizzas napolitaines ont une croûte beaucoup plus épaisse que les pizzas romaines, il faut aimer.
Voilà.
Une impression bizarre quand même, que nous laisse cette ville. Il semblerait que les dirigeants locaux actuels fassent de gros efforts pour l'embellir et attirer davantage le tourisme. Mais bon... il y a encore du boulot, manifestement ..
Les églises sont innombrables et, encore une fois, souvent très belles d'intérieur (que ce soit dans la sobriété ou l'exubérance).
Pour nous Naples, c'est un peu comme Las Vegas : il faut voir cela au moins une fois. Quant à avoir envie d'y revenir ...

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